Farah Khelil
[ 09 June - 24 June 2016 ]
Saison 3 – Séquence 3
Solitude Peuplée
Exposition personnelle de Farah Khelil
Avec Solitude peuplée, l’artiste d’origine tunisienne Farah Khelil déploie dans l’espace d’Appartement ses réflexions sur la pensée, ces modes de fonctionnement et d’expression, qu’elle mène depuis sa thèse sur L’artiste en traducteur soutenue en 2014 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Référence directe à Albert Camus, mais aussi à Gilles Deleuze et Félix Guattari, le titre de l’exposition renvoie à la solitude du penseur, plongée dans une solitude multiple, créatrice, peuplées d’actes et de choses. Toutes ces choses, cartes postales, jeux, livres, peintures, qui ponctuent l’espace, sont soigneusement détournées et éclatés dans des œuvres conçues comme des dispositifs de traduction esthétique d’éléments du réel. A travers une démarche que l’artiste qualifie de diagrammatique, Farah Khelil tente de traduire les mécanismes de la pensée, grâce à une œuvre protéiforme allant du dessin à la vidéo, de l’écriture à l’installation en passant par la peinture et le digitale. La grande diversité des œuvres réunies dans l’exposition peut surprendre, mais elle témoigne de l’expérimentation permanente dans laquelle s’inscrit l’artiste. Entre langage scientifique et populaire, savant et intime, Farah Khelil explore les différentes possibilités de traduction du réel en vue de produire un langage universel.
La pensée est ainsi mise en jeu à travers Solitaire, une œuvre autour du jeu du même nom ; Plateaux une performance insolite de traduction en partition musicale du jeu de Go – ce dernier étant décrit par Herman Hesse comme la synthèse de la pensée et de la culture humaine ; ou encore à travers une composition inédite tapissant les murs d’Appartement et mettant en scène la princesse Soubise jouant au solitaire dans une gravure de 1687, en conversation avec une carte postale du Penseur de Rodin, le tout ponctuée de perles de verres dans lesquelles se reflète la silhouette de l’artiste. Cette pièce, intitulée également Solitude Peuplée peut se lire comme un subtil autoportrait de l’artiste.
« Une solitude ne peut être peuplée. Pourtant, comme nous pouvons le voir dans les œuvres Solitaire, Point de vue, point d’écoute (Lectures) ou encore Bruit, la contradiction est toujours présente dans mon travail. La contradiction est assez perceptible dans ma démarche où le texte est aveugle et le lisible n’est point visible. J’ai recours souvent à l’agencement ou encore à la traduction afin de mettre en avant cette contradiction. Elle renvoie plus largement à la différence entre les choses. » — Farah Khelil
Saison 3 – Séquence 3
Solitude Peuplée
Exposition personnelle de Farah Khelil
With “Crowded loneliness”, the artist of Tunisian origin Farah Khelil deploys in the space of Appartment her reflections on the thought, these modes of operation and expression, that she leads since her thesis on the artist in a translator held in 2014 at the University of Paris 1 Panthéon-Sorbonne. A direct reference to Albert Camus, but also to Gilles Deleuze and Félix Guattari, the title of the exhibition refers to the solitude of the thinker, immersed in multiple solitude, creative, peopled with acts and things. All these things, postcards, games, books, paintings, which punctuate the space, are carefully diverted and exploded in works conceived as devices of aesthetic translation of elements from real life. Through a process that the artist describes as a diagram, Farah Khelil attempts to translate the mechanisms of thought through a protean work that ranges from drawing to video, from writing to installation through painting and digital. The great diversity of the works gathered in the exhibition may surprise, but it testifies to the permanent experimentation in which the artist is inscribed. Between scientific and popular, learned and intimate language, Farah Khelil explores the different possibilities of translation of the real in order to produce a universal language.
Thought is thus put into play through Solitaire, a work around the game of the same name; Plateaux an unusual translation performance into a musical score of the Go game – the latter being described by Herman Hesse as the synthesis of human thought and culture; or through an unprecedented composition lining the walls of Appartment and featuring the Princess Soubise playing solitaire in an engraving of 1687, in conversation with a postcard of the Thinker of Rodin, all punctuated with beads of glasses in which reflects the silhouette of the artist. This piece, also entitled Solitude « crowde loneliness » , can be read as a subtle self-portrait of the artist.
“Loneliness cannot be crowded ». Yet, as we can see in Solitaire, Point of View, Listening (Readings), or even Noise, contradiction is always present in my work. The contradiction is quite perceptible in my approach where the text is blind and the readable is not visible. I often use layout or translation to put forward this contradiction. It refers more broadly to the difference between things.” — Farah Khelil