Justin Morin

Justine

[ 19 September - 27 September 2014 ]

Entre fascination et distance critique pour l’art minimal, Justin Morin observe avec acuité la manière dont ce courant a infusé divers univers liés à la mode, au design, et plus largement à tout ce qui relève de la logique de l’exposition, du décor, et au-delà, de la consommation d’objets. Matières expressives et effets de mise en scène caractérisent ses sculptures, objets aussi séduisants qu’ambigus, à même de semer le trouble. Sans doute parce qu’implicitement, Justin Morin s’interroge sur ce qui constitue les canons et se demande dans quelle mesure ces étalons peuvent être décadrés. En insufflant dans l’univers sans faille du beau la possibilité d’une singularité, l’artiste réalise un travail subtil sur les marges.

« Ne me demandez pas qui est Justine. Justine est une énigme. Héroïne sans cesse réincarnée et pourtant évanescente, elle est l’aria qui résonne dans les coulisses de l’opéra. Sa peau est irisée comme la soie, ses cheveux caressent l’acier. On dit qu’il faut se protéger de son regard pour ne pas y succomber. Justine a grandi au milieu des images et se fond dans le décor. Reine et roi, elle gouverne un royaume sans sujet. Je ne la connais pas et pourtant j’en garde un souvenir obsédant. » — JUSTIN MORIN

Justin Morin’s attitude to minimal art lies somewhere between fascination and critical distance. He is an acute observer of the way in which the trend has seeped its way into the realms of fashion and design and, more broadly, into everything relating to exhibitions and how they are presented, into the decor and also into the way objects are consumed. His sculptures are characterised by expressive materials and staged effects. They are enthrallingly ambiguous and not a little disturbing – perhaps because, implicitly, his work is an enquiry into the nature of the rules and the degree to which the canons can be flouted. By introducing a potential strangeness into the flawless world of beauty, Morin creates work of great subtlety.

“Don’t ask me who Justine is. Justine is an enigma. A constantly reincarnated heroine but evanescent nonetheless. She is the aria that lingers in the air backstage at the opera house. Her skin iridescent as silk, her hair brushing against steel. They say you have to hide from her gaze or else succumb to it. Justine grew up surrounded by images and she melts into the scenery. She is queen and king of a kingdom with no subjects. I do not know Justine and yet I am obsessed by the memory of her.” — JUSTIN MORIN

Curated by
Timothée Chaillou